Saint-Domingue submergée par des vagues de déchets plastiques
Connues pour leur eau turquoise et leur sable ivoire, les plages de République dominicaine sont parmi les plus belles au monde. Mais depuis le début du mois de juillet, plus question d’y mettre les pieds.
La majorité des déchets plastique provient de la rivière Ozama qui se jette dans la mer des Caraïbes à proximité des plages. © Erika SANTELICES / AFP
Vague après vague, des déchets se déversent sur les côtes dominicaines, transformant les rives idylliques en un paysage apocalyptique. Des montagnes de polystyrène, de bouteilles et de sacs en plastique.
Dans la capitale de ce pays des Caraïbes, Saint-Domingue, la plage de Montesinos est particulièrement affectée. Elle est devenue le champ de bataille de centaines de personnes mobilisées pour la nettoyer.
Depuis le 13 juillet, armés de pelles et de piques, ils sont plus de 500, hommes et femmes, militaires et civils, à se démener pour en finir avec cette décharge à ciel ouvert. En six jours, 60 tonnes de déchets ont été ramassées.
L’État dominicain estime qu’il y en aurait plus de 520 tonnes. Et jour après jour, des vagues amènent de nouveaux détritus.
Des centaines d’employés municipaux et de bénévoles livrent depuis plusieurs jours une bataille sans relâche contre les détritus. © Ricardo ROJAS / Reuters
Les reflux de la tempête Beryl
Selon les autorités dominicaines, ces tas d’ordures sont la conséquence de la tempête tropicale Beryl qui a touché le pays début juillet. «Avec la tempête Beryl, il y a eu beaucoup plus de précipitations que d’habitude.
Tous les déchets de la ville de Saint-Domingue, jusqu’à la province de Monte Plata, se sont déversés dans la rivière Ozama, qui se jette ensuite dans la mer», explique Jose Miguel Cabral, responsable du nettoyage de la capitale.
En moins d’une semaine, plus de 60 tonnes de déchets ont déjà été ramassées. © Orlando BARRIA / EPA
Pour l’organisme Parley for Ocean (littéralement, Pourparlers pour les océans) qui milite pour la réduction des ordures en plastique dans les océans, la scène n’a malheureusement rien d’inhabituelle. «Ce genre de chose arrive souvent quand il y a de fortes pluies ou des tempêtes, indique Cyrill Gutsch, président de l’ONG, au New York Times. Tout le monde utilise les rivières et les plages comme une poubelle.»
Un soldat dominicain ramasse des déchets sur une plage de Saint-Domingue. © Orlando BARRIA / EPA
Et ce phénomène n’est pas l’apanage de la République dominicaine. Il semble se reproduire partout sur les rivages de pays en développement. Rien que la semaine dernière, certains journaux évoquaient l’état de plages marocaines recouvertes elles aussi d’ordures.
Cyrill Gutsch rappelle également que les tas d’ordures sur les plages ne sont que la partie visible de l’iceberg. La majorité du plastique jeté dans les rivières finit dans les océans, loin des côtes, en haute mer.
Les vagues, remplies de plastiques, sont parfois violentes. © Orlando BARRIA / EPA
«Ce que vous ne voyez pas sur les photos, ce sont toutes les particules toxiques», finit M. Gutsch. En effet, une fois dans la nature, le plastique éclate et libère des produits chimiques impossibles à capturer.
La pollution plastique est en train de devenir un problème de plus en plus visible en mer. Dans l’océan Pacifique, le vortex de déchets du Pacifique Nord, une île formée de détritus en plastique, fait maintenant trois fois la taille de la France.
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