Traquer les méduses grâce au poisson-lune
Il peut peser plus de deux tonnes et raffole de méduses : c’est le poisson-lune. Un suivi aérien de grande ampleur a révélé une abondance de ce poisson hors du commun au large des côtes françaises, aussi bien atlantique que méditerranéenne.
Poisson-lune © Per-Ola Norman
Plus de 290 000 individus vogueraient dans ces eaux en été, jusqu’à 475 individus par 100 km2 dans le golfe du Lion. Les populations de poisson-lune semblent donc pléthoriques malgré de nombreuses captures accidentelles. Est-ce lié à la prolifération actuelle des méduses, du fait du réchauffement et de la surpêche des océans ?
Rien ne le prouve pour l’instant. Mais, selon les calculs de l’équipe de scientifique co-pilotée par David Grémillet au CNRS et Craig R. White à l’université de Monash en Australie, chaque poisson-lune consomme quotidiennement 71 kg de méduses, ce qui correspond à 20 774 tonnes par jour en été si l’on considère tous les poissons-lune de France métropolitaine.
Or, l’évolution des populations de méduses est particulièrement difficile à suivre. Les scientifiques proposent donc d'utiliser les poissons-lune, très visibles en toutes circonstances et présents dans toutes les eaux tempérées de la planète, comme indicateur de la «gélification» des écosystèmes marins.
Abondance de poissons-lune en été en mer Méditerranée © Current Biology
Menés en partenariat avec le laboratoire «Systèmes d'observation pour la conservation des mammifères et oiseaux marins» (CNRS/Université de La Rochelle), cette étude est publiée le 4 décembre 2017 dans la revue Current Biology.
© CNRS - http://www.cnrs.fr/inee/communication/breves/b321.html
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